Saint Martin fut un « géant ». Ce grand moine missionnaire du 4e siècle fit passer toute la Gaule de l’Ouest -de la Touraine à l’Auvergne- à l’Évangile. Originaire de Pannonie (la Hongrie actuelle) vers 316, ayant étudié à Pavie en Italie, le jeune militaire, fils d’un tribun de l’armée romaine, se trouve en garnison à Amiens. Il est païen, peut-être déjà chrétien de coeur. Un jour, en plein hiver, il partage sa chlamyde, son manteau, avec un pauvre ; la nuit suivante, il en voit le Christ revêtu. Désormais, l’identification de Jésus avec ses membres préférés, les plus petits de ses frères, sera la source et le pôle de sa mission.
Martin le converti reçoit le baptême à Amiens en 339. Cherchant sa voie, il vient se mettre, à Poitiers, à l’école de l’évêque saint Hilaire. Moine devenu prêtre, il fonde avec lui le monastère de Ligugé, le premier des Gaules, admirable foyer d’évangélisation. Élu évêque de Tours, Martin continue à vivre en moine dans la pauvreté. Il fait du monastère de Marmoutiers, au bord de la Loire, son port d’attache et une pépinière de missionnaires. Avec eux, il sillonnera tout l’Ouest de la Gaule, encore massivement païenne. L’évêque Martin multiplie les communautés monastiques, il crée le premier réseau de paroisses rurales. Il paie de sa personne, vaillant routier de l’Évangile, arrachant les « arbres sacrés » et brisant les idoles.
De saint Martin, on se rappelle souvent cette parole, alors qu’il se meurt d’épuisement et que ses disciples le suppliaient de ne pas les abandonner : « Je ne refuse pas de continuer à travailler, si Dieu le veut ainsi ». Saint Martin achève son parcours terrestre à Candes, en novembre 397. Depuis lors, tout au long des siècles de notre Histoire, son tombeau à Tours ne cessera d’attirer des foules de pèlerins.
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